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Jeudi 04 Novembre 2010 - Lu 20 fois
Catégories : Dordogne
Leur sort est fatalement lié à celui des producteurs de tabac. S'ils tombent, ils chuteront aussi. Les salariés de France-Tabac vivent aujourd'hui dans l'angoisse de voir disparaître leur usine dont l'activité semble stable, après une chute vertigineuse des volumes traités. Une délégation était présente hier devant l'Assemblée nationale à Paris, aux côtés des tabaculteurs dont les aides européennes ont été diminuées de façon drastique cette année, et qui ne bénéficieront pas de la nouvelle hausse du prix des cigarettes de 6 % à la consommation, effective lundi 8 novembre (lire aussi en page 12).
Éric Tabanou, salarié de l'usine depuis 1987, en était. Le responsable administratif et financier de la structure craint que l'on n'ait pas pris la mesure des conséquences de cette fermeture à l'échelle locale. « Plus de 100 salariés pourraient se retrouver sur le carreau. Ce serait autant de foyers qui ne consommeraient plus. Beaucoup seraient obligés de quitter la ville car les autres entreprises ne pourraient pas absorber tous les salariés de France-Tabac du jour au lendemain. Bientôt, il n'y aura plus de producteurs, plus de salariés, mais il y aura toujours autant de fumeurs et plus de chômeurs. Le bassin d'emploi du Sarladais n'était déjà pas reluisant… »
En ce moment, des tonnes de tabac virginie français brut, de différentes qualités et origines géographiques, affluent sur la ligne de fabrication de Madrazès, où elles sont mélangées. Les machines semblent tourner à plein régime, mais l'inquiétude se lit sur les visages des salariés, tous Sarladais à l'exception de six Lotois. « Cela fait dix ans que l'on vit la peur au ventre, que la production s'érode, confie Sophie Trempil, assistante de gestion et secrétaire du comité d'entreprise. On a toujours envie de se battre, mais face à une échéance aussi importante, on commence à angoisser. Si les volumes baissent encore, il y aura de nouveaux licenciements. »
Si un jour l'usine traite seulement entre 8 000 et 10 000 tonnes de tabac chaque année, elle ne sera plus rentable et disparaîtra. Et quand bien même ce seuil critique ne serait pas atteint, il suffirait d'une nouvelle diminution des volumes de 1 000 à 3 000 tonnes pour justifier la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi.
Intégrée à France-Tabac en 1996 à l'âge de 21 ans, Sophie fait partie de la jeune génération de l'usine, car la plupart des salariés ont « vieilli » en même temps que la structure et, les départs à la retraite ne faisant plus l'objet de remplacements depuis quelques années, la moyenne d'âge des effectifs est aujourd'hui de 42 ans. Ce qui rend d'autant plus angoissante pour le personnel la perspective d'un reclassement ou d'une reconversion.
José Montanes, [...]